Chronique France Bleu Isère
Maîtriser la Peur de tomber en escalade
Chronique France Bleu Isère – Jeudi 19 janvier 2023
Vanessa :
Grenoble est l’une des villes de France avec le plus grand nombre de grimpeurs par habitant.
Vercors, Belledonne, Chartreuse : chaque massif autour de Grenoble présente une multitude de voies d’escalade, des plus faciles aux plus ardues.
Aujourd’hui, nous allons parler de la peur de tomber en escalade avec Fabien Cullaz, praticien en hypnose.
Fabien :
Oui, effectivement, il s’avère que de nombreuses personnes ont peur de tomber en escalade ou souffrent parfois de vertige, et ces peurs limitent leur performance et, surtout, leur plaisir.
Vanessa :
Sous quelles formes accompagnez-vous ces personnes ?
Fabien :
Je les accompagne de deux manières : soit en séance individuelle, en présentiel ou en visioconférence,
ou bien lors d’un stage Escalade et Hypnose qui leur permet d’apprendre à maîtriser la peur de chuter pour qu’ils ne laissent pas tomber l’escalade !
Vanessa :
Quel est l’objectif d’une séance ou d’un stage Escalade et Hypnose ?
Fabien :
L’objectif, dans les deux cas, n’est pas de supprimer la peur.
En effet, la peur est une émotion qui est là pour une raison, souvent pour nous protéger d’un danger.
Le problème, c’est que son intensité est beaucoup trop forte, et alors, soit elle nous paralyse, soit elle provoque la fuite.
L’idée va donc être de réduire l’intensité de cette peur pour que la personne puisse agir comme elle le souhaite.
Vanessa :
Et comment travaillez-vous avec l’hypnose dans le stage ?
Fabien :
En hypnose, nous allons travailler en particulier sur 2 outils d’autohypnose.
Le premier a pour objectif de modéliser un état dans lequel je me sens bien : par exemple, un état de confiance.
Je vais apprendre à modéliser la confiance avec tous mes sens : visuels, auditifs et kinesthésiques.
Quelle est ma représentation symbolique de la confiance ? Quelle image me vient en premier ?
Puis, quelle ambiance sonore correspond à la confiance et quelles sont les sensations dans mon corps quand je pense à la confiance ?
L’idée va être de faire grandir tout cela pour que ça prenne plus de place.
Le second s’appelle la récapitulation. Le but va être de faire le tri dans mes expériences passées qui peuvent exercer une influence sur ma pratique aujourd’hui.
Par exemple, si j’ai eu un accident en escalade ou si j’ai perdu un proche en montagne, ces événements peuvent créer des blocages inconscients.
Si j’y pense encore aujourd’hui alors que cela remonte à 10 ans, c’est qu’il y a sûrement des choses qui ne sont pas triées.
Le but va être de mettre à distance, de libérer, de trier ces éléments, de les remettre dans le passé à leur juste place.
Ensuite, dans un second temps, on récupère les apprentissages et les enseignements de ces expériences, s’il y en a.
Vanessa :
Et à l’issue de l’accompagnement, quels sont vos résultats ?
Fabien :
Ils sont incroyables ! À l’issue du stage, les grimpeurs et grimpeuses réalisent des voies qu’ils ne pensaient pas être capables de réaliser.
Ils améliorent leurs performances et, surtout, ils reprennent du plaisir à grimper !
Vous pouvez d’ailleurs aller voir les témoignages de nos stagiaires sur mon site internet.